379 - Pour aller le voir j'ai pris le chemin des écoliers...
Je dois vous avouer que pour aller de Marseille à Salon de Provence il y a beaucoup plus court que le chemin que j'ai emprunté vendredi matin de bonne pour aller au cimetière (avant la ruée) voir mon papa. Beaucoup plus court certes mais beaucoup moins joli. L'autoroute ne vaut jamais la petite route qui serpente dans la campagne et sur laquelle tout est beau... le soleil se lève du côté de Pertuis... Pourquoi Pertuis, si loin de Salon ? tout simplement parce que j'ai rendez-vous avec mon petit frère Philippe... une tradition en cette période de la Toussaint pour nous deux de faire "ce voyage" ensemble, d'acheter les fleurs que papa aimait ensemble. Une façon de nous soutenir dans ce moment. Il avait 15 ans, j'en avais 33 quand papa nous a quitté...
De Pertuis nous sommes passés par Cadenet, puis par Lamanon pour rentrer dans Salon de Provence. A l'aller nous ne nous sommes pas arrêtés, nous nous sommes contentés de regarder en nous jurant bien qu'au retour nous prendrions le temps de tout photographier. Et c'est ce que nous avons fait. Les arbres sur le bord de la route sont comme qui dirait en "or"...
Dans les champs, certains (voire même beaucoup) de pommiers sont encore ornés de leurs fruits. De belles pommes rouges. La rosée leur fait comme des perles sur la peau. Le soleil est encore caché par une sorte de brume matinale mais nous sommes heureux d'être là, ensemble...
Les pommes rouges (certaines) jouent à cache cache dans les feuilles, certaines sont encore vertes, d'autres commencent à se tâcher de petits points marrons...
Dans les calans (en provençal un calan est une parcelle de terre entourée sur ces longs côtés de peupliers ou de cyprés qui protégent les cultures du vent dominant) nous offrent un spectacle haut en couleur. Des vignes sauvages, en forme de lianes, de treille, s'accrochent aux cyprés plantés là et cela donne un tableau magique, un mélange de vert, de rouge, de brun, de noir bleuté ...
quelques ronces, de vieilles mûres, se mélangent à tout celà. Le rouge est différent. Le noir aussi....
Les gales des cyprés se sont ouvertes. Elles ressemblent à des hortensias qui auraient séché sur place. J'aime beaucoup ce mélange de tons, cette impression de douceur...
La brume s'est dissipée. Le soleil est présent et illumine les vergers. Les pommes rougeoient d'une couleur magnifique. Notre voyage souvenir s'achève. Ils nous faut rentrer chacun chez nous. Philippe repart vers Cadenet, je rentre à Marseille...
Aujourd'hui, j'avais envie d'offrir sans nostalgie, sans peine (même si il me manque beaucoup), ces quelques photos à mon papa, lui qui aimait tant sa provence et qui me l'a faite découvrir et chérir au fil des jours.